top of page

Islam cosmique (1)

Dernière mise à jour : 31 oct. 2023



Il se murmure un secret. Le secret le moins gardé du monde.


Les étoiles, les atomes, les cellules, les oiseaux, les abeilles se le partagent dans le chant cosmique que livre leur danse. Un signe pour les intelligences.


De la terre aux cieux, partout, le même ordre, les mêmes lois, la même majesté, la même puissance à laquelle s’abandonne tout ce qui est.


Le secret n’est plus un murmure. Il se déclare. Il se révèle. Le chant cosmique partout chanté se traduit, à voix haute, comme un écho venant de l’infini, d’au-delà de tout, dans une mélodie parlée qui porte encore l’intensité et la légèreté de l’ange :


« Les sept cieux, la terre, l’univers entier et tout ce qui s’y trouve, chante pour lui sa transcendance. Il n’y a point de chose qui ne célèbre sa gloire, sa perfection, sa beauté mais vous ne saisissez pas leur glorification. Il est plein de mansuétude. Son pardon est infini ».[1]


Tout vibre, tout se meut, tout se dépasse, tout se relie dans la célébration universelle, l’adoration cosmique que lui voue toute chose, dans l’ordre même de son existence, de sa fonction, de son dépassement, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.


La créativité, la précision, la récréation, la révolution, l’animation, la sagesse, l’infini de l’univers, ne sont que l’expression d’une volonté pour laquelle la chose se ploie, se prosterne et devient une création dans la Création, depuis le début, lors de la première explosion : le même concert, chaque chose avec la partition qui lui correspond, dans le grand orchestre universel, l’immense symphonie, jouée par le tout cosmique, auquel nous participons.


Les poils s’hérissent. Des larmes dessinent leurs courbes et se jettent en perles de sens. Les ailes dans le ciel se prosternent. Les montagnes, sur terre, bien enracinés, se mettent à vibrer. Les couleurs chatoyantes du matin et du soir, quand la nuit rencontre le jour dans le ciel orné de sa ribambelle d’étoiles, rencontrent l’azan des oiseaux, qui entonnent l’hymne de la grandeur du plus grand.


Le cœur tambourine. Un bal cosmique est en cours. Tout danse, tout adore, tous proclament leur révérence envers sa transcendance, sa miséricorde.


Par milliards de milliards de milliards, les galaxies, les étoiles, les comètes, les planètes, les atomes valsent et tournoient autour de la « Kaaba » de l’absolu.


Le mouvement vertigineux emporte les astres, emmène les planètes, les attachent les unes aux autres, les cellules, les amoureux, les graines, les arbres, les cœurs, les fleurs, les sentiments, les intimités féminines, qui accueillent la course effrénée de la semence conquérante, le jaillissement improbable et fragile du vivant, à partir de la mort qui en sort, la boucle, le couple, le fourmillement créatif dans les forêts, les esprits, les océans, les déserts, dans les villes, en moi, en toi, en nous : c’est le même élan, le même ordre, la même adoration, la même loi : c’est l’Islam du cosmos.

[1] Sourate 17 ; signe 44

636 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout

1 Comment


Seifeddine EL KOUT
Oct 12, 2023

Très beau voyage vers lequel tu nous emmènes ! J’imagine ce texte en images, en sons, en odeurs, immersif!

Like
bottom of page