Synthèse et piliers de l'Islam du cosmos
Nous voulons passer à l’humain. Il fait partie de ce tout cosmique, de cet Islam du cosmos. Son ordre, sa « Religion » le fonde en nature. C’est sa « fitra ». Il la porte en graine. Et la voici se déployant en religion et en civilisation, au gré des révélations, des prophètes et des messages, qui, dans le cycle de la prophétie, accompagnent l’humanité en quête de sens, tout au long de son histoire.
La graine de sens est arrosée. Depuis des siècles elle se déploie, malgré les obstacles de la négation et de l'idolâtrie, jusqu’à sa majorité, à l’étape de son universalité, atteinte par la révélation du Coran, qui met un terme à la Prophétie. Car l’'humanité peut désormais elle-même réfléchir sur la révélation et la création.
C’est sa maturité cosmique qu’il nous faut aider à atteindre aujourd’hui. Et c’est ce que vise ce verbe. C’est la seule voie pour dépasser la régression tribale et idéologique que nous vivons, dans cette mondialisation acosmique férue de « fin de l’histoire », de « clash des civilisations », de « Marché Total » et de « mort de Dieu » qui assassinent l’humain.
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Mais je brûle les étapes. Une synthèse me demande. Elle exige le déploiement des concepts que je crée au service de cette vision. Le Livre m’abreuve. Son nectar se fait miel dans mon cœur. Tous les signes en moi chantent en chœur ces piliers de l’Islam du Cosmos. Saisi les. Nous les retrouverons dans la Religion universelle donnée à l’homme, et dont j’essaye de te donner la dimension cosmique :
1) Tout l’univers est en état d’Islam, dans son fonctionnement même, dans ses lois qui l’ordonnent et auxquelles il se soumet, de gré ou de force: « C’est pour lui que tout ce qui est, dans les cieux comme sur terre, est en état d’Islam, de soumission, d’abandon, de paix ».[1]
2) Tout ce qui existe dans la création, toute la création, chante et célèbre la gloire et la transcendance de Dieu. C’est ce qui fonde son mouvement incessant, sa valse créatrice, son évolution, sa révolution et sa création : « L’ensemble de l’univers, ce qui est dans les cieux, ce qui est dans la terre, pour Dieu, chante sa transcendance (tasbih). Il est le Tout puissant, le sage infini ».[2]
3) Ce chant de transcendance et de dépassement (tasbih) pour l’Unité divine, comprend, contient et relie la mort et la vie, au-delà de leur apparente opposition. Elle met en interaction créatrice le vivant et le mort, l’un sortant de l’autre qui en sort : « Que la gloire (transcendance, tasbih) soit à Dieu au moment de votre soirée comme au moment de votre matinée. À lui la louange dans les cieux, la terre, dans tout l’univers. Durant la nuit et quand vient le zénith. Il sort le vivant du mort ; il sort le mort du vivant. Il ressuscite la terre après sa mort et c’est ainsi que vous sortirez »[3]
4) Ce chant de transcendance et de reliance, en sa symphonie cosmique, comprend, contient et relie le duo mâle-femelle et les met en relation créative, en une symbiose[4] qui donne à la vie plus de vie : « Gloire et transcendance à celui qui créa tous les couples : de ce que la terre fait pousser, d’eux-mêmes (les êtres humains) et de ce qu’ils ne connaissent pas ».[5]
5) Ce chant de transcendance comprend les relations « rivalitaires » (vivant/mort) et les relations « copulaires » (mâle-femelle) qui se mettent, elles aussi, en relations et en interactions. Et de cela jaillit la diversité : « Que la gloire (transcendance, tasbih) soit à Dieu… un autre de ses signes : la création des cieux et de la terre (de l’univers) et la diversité de vos langues et de vos couleurs. C’est là un signe, une interpellation pour les savants ». [6]
6) L’univers est une Osmose intégrée. Son tasbih relie tous ses éléments et les mets en mouvement. Notre relation avec la nature en est une expression. Elle est mise à notre disposition. Tous l’univers est en état de « taskhīr » (mise à disposition amicale) pour nous, au nom de son tasbih pour Dieu : « gloire et transcendance à celui qui a mis ceci (les montures et navires), pour nous, à notre service (sakhara lana) alors que nous n’avions rien pour les dominer. »[7]
Ces points que nous présentent la vision et la « philosophie de la nature » du Coran, sont les piliers du tasbih cosmique qui exprime son Islam, dans son mouvement et chant de transcendance. Ils sont présents dans l’ensemble de l’univers et dans chaque chose qui existe en son sein, à tous les niveaux de l’existence, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
Le chant cosmique (tasbih), au-delà de l’enchantement (traditionalisme panthéiste) et du désenchantement (modernisme matérialiste), contient l’unité, la dualité et la diversité de la création et du monde reliés à leur sens infini, qui permet et oriente leur mouvement et dépassement créatifs. Tout cela est une émanation du tasbih, du chant de transcendance et de reliance. Elle les contient. Tous les éléments sont concernés par ce concert.
Mon cœur célèbre. Il s’élève. Les entrelacements de la création l’émerveillent. Une goutte sur son palais. Une terre aride qui frétille comme l’amour. La mort d’où jaillit la fleur, pétales de vie offertes par les entrailles cultivées et labourées dans le "chant" cosmique. C’est le Tasbih. C’est l’adoration même de la création vouée à son créateur. Le Superbe. Le Magnifique. Dieu.
Méditons encore le Livre. Le créateur expose sa création avec une élégance sans nom. Les mots me manquent. La traduction est faible. Mais tu es intelligent(e). Tu entends au-delà du mot. Voyons comment les principes du tasbih cosmique se transposent dans la chatoyante création qui s’offre :
« Dieu fend la graine et le noyau. De la mort il fait sortir le vivant ; du vivant il fait sortir la mort. Voilà qui est Dieu. Comment vous en détournez-vous ?
Le fendeur de l’aube. La nuit, par lui, fut établi comme un moment de sérénité et le soleil et la lune, quant à eux, comme calcul infini. Voilà l’ordre, la mesure incommensurable du Tout puissant, l’Omniscient.
Il est celui qui, pour vous, a établi les étoiles pour que vous vous guidiez dans les ténèbres de la terre et de la mer, ainsi exposons-nous les signes pour des gens qui savent.
Il est celui qui vous fit émerger d’un être unique, puis dépôt (femelle) et dépositaire (mâle). Nous exposons les signes pour des gens qui comprennent.
C'est lui qui du ciel fait tomber une eau dont nous faisons d'elle sortir la culture de toute chose. Nous en tirons alors de la verdure dont nous sortons des graines les unes sur les autres posées (grappes). Et de la spathe de palmier (nous sortons) de lourd régime de fruit (les dattes) prêtes à la cueillette.
Et par cette eau (toujours) croissent des vergers de vignes, d'oliviers et de grenadiers, semblables et variés. Observez donc leurs fruits, et voyez comme ils se multiplient et mûrissent. Il y a en tout ceci des signes à n'en plus compter, pour ceux qui ont la foi ».[8]
1- Le noyau, la graine, l’aube qui se fendent et laisse jaillir la vie, le nouveau.
2- La nuit et le jour, le soleil et la lune dans leur relation, fruit de l’ordre cosmique divinement précis, puissance absolue et omniscience suprême.
3- La diversité infinie des étoiles, comme née de ces interactions et relations cosmiques, célestes et terrestres qui nous accompagnent dans nos déplacements sur la mer et sur la terre, et qui participent de cet ensemble cosmique qui nous embrasse.
4- La vie humaine n’est-elle pas aussi une transposition de cette réalité cosmique et sa continuité ? Un seul être : puis dépôt (femelle-noyau) et dépositaire (mâle-graine).
5- L’eau du ciel qui féconde la terre et voici la diversité chatoyante de la végétation et ses fruits nourrissants.
Vois comment le tasbih comprend la création et comment la création comprend le tasbih : Unité transcendante ; Interaction entre le vivant et la mort ; Relation couple male-femelle ; Infini et diversité de la création ; But et finalité de celle-ci montrant l’intention et l’attention qui gouvernent la création :
La fresque est magnifique n’est-ce pas ? Le même principe cosmique qui traverse toutes les dimensions de la création, dans la même danse universelle, la même célébration de la transcendance, qui anime, meut et émeut l’ensemble; qui relie et distingue, en même temps, chaque partie, chaque élément, chaque atome de l’existence en lien avec le divin qui inspire et ordonne ; en relation avec le tout qui s’organise, se relie et se dépasse ; dans un objectif observable qui nous révèle l’intention et l’attention de celui qui pose de la sorte l’univers, et nous y posa ainsi, en son sein, dotés de la capacité de le comprendre, de l’accueillir et de nous émerveiller.
Cet ordre, cette organisation, cette beauté, cette révolution permanente, cette création qui continue sans cesse, ce dépassement vers le transcendant, qui frétille, explose, repose, dans un chaos qui devient le cosmos qui le contient et qu’il nourrit. Tout cela est l’Islam du cosmos, dont l’osmose qui s’offre à nous est la plus belle expression, dans un orchestre universel qui intègre notre participation, nos pas de "chant civilisationnel", que la révélation du Coran vient faire rimer et ajuster avec le rythme même de la création.
Je me pose. Le murmure continue. Grandiose, les signes dialoguent entre eux. C’est la grande conversation qui continue de se révéler. Nous la suivons en nous élevant, en nous éveillant.
[1] Sourate 3 ; signe 83 [2] Sourate 61 ; signe 1 [3] Sourate 30 ; signe 19 [4] Nous préférons et proposons le concept de symbio-sexualité à la place de celui d’hétérosexualité. Car l’homme et la femme ne sont pas hétérogènes. Nous aurons l’occasion si Dieu le veut d’expliquer en détail ce concept, dans de prochains écrits, bien que nous ayons déjà explicité cela dans notre livre « Lyre le monde » que nous espérons publier. [5] Sourate 36 ; signe 36 [6] Sourate 30 ; signe 22 [7] Sourate 43 ; signe 12-13 [8] Sourate des bestiaux ; signes 95 à 99
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